mercredi 27 février 2013

Comment l'engouement,pour cette affaire,a-t-il amené une grande couverture médiatique?

L’impact médiatique planétaire de l’affaire a été mesuré par la société d’analyse des médias Kantar Media: Dominique Strauss-Kahn a fait la Une d’environ 150 000 quotidiens nationaux en quelques jours, une couverture médiatique notamment supérieure à celle qui a suivi l’élection de Barack Obama. En France, durant la semaine du 15 au 22 mai 2011, Kantar Media a comptabilisé 13 761 unités de bruit médiatique (UBM ), soit un niveau jamais atteint depuis la création de cet instrument de mesure en 2000: chaque Français de 15 ans et plus aurait été en contact 137 fois avec cet événement dans les médias.
L’annonce de l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn et le déclenchement de l’affaire ont par ailleurs généré une hausse des audiences des journaux télévisés et des magazines d’information des chaînes françaises, notamment d’information continue, ainsi que des ventes de la presse écrite (+ 113% pour Libération par exemple).
En outre, selon l’institut Netscope, l’affaire a eu un écho certain sur les blogs et les réseaux sociaux, notamment Twitter, phénomène également constaté sur Facebook ou sur Wikipédia. En comparant les périodes du 15 au 21 mai 2011 et du 25 au 31 décembre 2011, Google a enregistré un intérêt 50 fois plus important du terme «DSK». Une enquête réalisée en ligne du 20 au 23 mai 2011 par l’institut Harris Interactive constate qu’une majorité de Français «portent un regard assez critique sur le traitement médiatique de l’“affaire Dominique Strauss-Kahn”, particulièrement outre-Atlantique» et «considèrent que les médias n’ont pas respecté la vie privée de Dominique Strauss-Kahn».
L’affaire Dominique Strauss-Kahn est comparée à des affaires judiciaires françaises dans lesquelles la notion de «procès médiatique» a également été dénoncée, par exemple à l’Affaire D’Outreau (affaire pénale d’abus sexuel sur mineur, qui débouchera sur une erreur judiciaire ayant suscité une forte émotion dans l’opinion publique et mis en évidence les dysfonctionnements de l’institution judiciaire entre 2004 et 2005) et à l’Affaire Grégory (affaire juidiciaire française qui a pour point de départ le meurtre le 16 octobre 1984 de Grégory Villemin, âgé de quatre ans. Les médias français et étrangers ont très largement couvert et exploité cette affaire).
Il est vrai que sur un plan froidement comptable, l’affaire DSK a dopé les ventes de journaux et de magazine et les audiences des journaux télévisés. Sans doute le fruit d’une profonde incrédulité face à cet acte suicidaire d’un homme politique, déjà au sommet et au seuil d’une grande gloire politique et d’un sens morbide du voyeurisme que suscite les malheurs et les détresses d’un destin privilégié, avec l’effet d’une calèche brusquement transformée en citrouille.

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